Après avoir chargé la “camioneta” la veille, je la sors du garage de l’hôtel et vais chercher Yuri chez lui. Enfin, nous voilà en route vers le sud. Nous sommes deux à bord. La camionnette prêtée à titre publicitaire par “Motormundo” à Lima est spacieuse, il s’agit d’une marque indienne qui vient d’arriver sur le marché péruvien. Les étudiants se succéderont et nous rejoindront, un à la fois, par bus. Nous transportons près d’une tonne de matériel, compresseur, bouteilles de plongée, plombs, matériel de récolte, groupe électrogène, etc. C’est le printemps, mais rien de comparable à notre printemps européen. Temps gris, brumeux et paysage aride, désertique. En route nous faisons une halte à l’oasis de Huacachina avant de traverser Ica. Oasis avec un lac central entouré de dunes où les touristes sont emmenés dans des énormes “buggies”, sortes d’autocars de foire à bord desquels ils éprouveront des sensations fortes en parcourant les collines de sable dans un vacarme plein de charme...
Nous continuons notre route pour arriver à Nasca au coucher du soleil. Du haut d’un mirador bordant la route, nous apercevons une des mystérieuses figures gigantesques dessinées dans la pampa. Ces motifs gravés à même le sol du désert probablement entre l’an 300 et l’an 900 représentent des dessins géométriques ou des animaux stylisés. Patrimoine culturel de l’humanité depuis 1994, ces lignes dont la signification reste inconnue risqueraient de disparaître si les changements climatiques apportaient des pluies dans cette région.
Nous faisons étape à Nasca après 700 km de route.
Lundi 3 novembre
Nouvelle journée de traversée de la pampa. Parfois la route longe la côte, nous rencontrons des zônes où les dunes mobiles viennent à couper la route. Des bulldozers sont à l’œuvre en permanence pour maintenir le passage. Route souvent rectiligne où nous nous succédons au volant pour résister au sommeil.
Nous arrivons à Camana après seulement 400 km. Impossible d’aller plus vite, d’autant plus qu’en route nous nous arrêtons souvent pour filmer la camionnette dans les sites les plus spectaculaires, publicité oblige !
Mardi 4 novembre
Toujours le désert, et des vues à couper le souffle. Je ne regrette pas d’avoir installé un appareil photo sur le tableau de bord. Il fonctionne fréquemment. Enfin nous arrivons à notre but, vers 15 h à ILO. Nous nous offrons un lunch de « ceviche » avant de nous annoncer à IMARPE, l’institut péruvien de la mer. Le directeur que Yuri connaît bien pour avoir travaillé avec lui antérieurement nous offre non seulement les facilités de la station, mais aussi le logement.
Mercredi 5 novembre
Journée de décompression, de préparation du matériel. Marco (Samuel) Ríos de la Universidad Nacional San Agustín de Arequipa nous rejoint pour la durée de notre séjour. Il a travaillé avec nous l'an dernier dans la région de Mancora. En fin d’après-midi, Yuri m’annonce que le directeur de la station attend de moi un exposé sur notre expédition, et ce que sont les éponges. Sujet sans problème, mais le faire en espagnol est une autre paire de manches… je m’en sors sans trop de dégâts.
Jeudi 6 novembre
Ca y est, nous voilà à l’œuvre, première sortie en mer. Comme l’an dernier, nous louons les services de pêcheurs. L’embarquement de notre matériel ne passe jamais inaperçu au milieu de l’activité des ports de pêches. Nous nous frayons un passage entre les caisses de poissons, les sacs de glaces, tout en essayant de ne pas nous étaler au milieu d’une flaque de jus de poisson…
Deux premières plongées, au cours desquelles nous ne récoltons même pas une dizaine de spécimens. D’une part la houle ne nous facilite pas le travail, d’autre part il n’y a pas une grande abondance d’éponges.
A 20h, second exposé pour expliquer notre activité, cette fois auprès du gouverneur régional… et toujours en espagnol. Je commence à m’y faire et heureusement le public est intéressé et ne se soucie pas trop de mes erreurs de language.
Nous rentrons trop épuisés que pour encore passer deux heures à gonfler les bouteilles et reportons cette tâche au lendemain, quitte à partir plus tard.
Vendredi 7 novembre
Notre rendez-vous avec les marins de l’IMARPE est retardé et nous renonçons à plonger vu l’heure tardive de l’après-midi. Une récolte intertidale nous permet tout de même de ne pas revenir bredouille.
Samedi 8 novembre
Trois plongées de près d’une heure chacune Au terme de la journée, nous revenons avec une dizaine d’échantillons. Beaucoup d’efforts pour peu de matériel récolté, mais nous ne perdons pas courage, cela fait partie de notre inventaire de la biodiversité. Yuri me console en me disant que du côté de Paracas nous serons plus gâtés.
Petit déjeuner au marché couvert de Ilo, à côté de la station de IMARPE. Au menu: poisson frit et pommes de terre, de quoi affronter la journée !
Aujourd’hui pas de pêcheurs pour nous sortir en mer, nous commençons donc la journée par une récolte intertidale dans la réserve de Punta Coles, propriété de PROABONOS, la compagnie péruvienne productrice de guano (El mejor abono organico del mundo). Avant de quitter Lima, nous avions obtenu les autorisations indispensables pour accéder aux différents sites de la compagnie. Personne à l’entrée pour nous ouvrir la porte, Yuri escalade le mur et revient près de 30 minutes plus tard accompagné d’un gardien ermite. Nous voilà dans la réserve, privilège que nous apprécions, généralement, il n’y a que les préposés de la compagnie qui fréquentent les lieux. Pour un dimanche, nous pensons être seuls, mais en approchant de l’eau, nous réalisons qu’il y a du monde! Une foule d’otaries nous attend. Les vieux mâles nous chargent et en passant entre les rochers, nous devons être prudent pour ne pas nous faire surprendre. Finalement, nous parvenons à accomplir nos récoltes sous un soleil de plomb.
L’après-midi, nous arrivons à Morosana, l’extrême sud de notre périple pour cette année. Le long de cette côte de plage de sable, il n’y a que le petit port de pêche pour trouver un endroit abrité pour plonger. Seuls Yuri et Marco se mettent à l’eau pour revenir bredouilles après une heure; la plongée et surtout ses préparatifs auront au moins apporté un peu d’animation un dimanche après-midi sur l’estacade de ce coin perdu.
Lundi 10 novembre
Nous quittons la côte et faisons route vers Arequipa où nous arrivons vers 20h après avoir fait plusieurs arrêts photos en route.
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